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« Parmi les cinq personnes, nées entre 1934 et 1942, aucune exposition professionnelle active, domestique ou environnementale n’a pu être identifiée, excepté l’utilisation rare de produits de protection pour certains. Ces personnes ont travaillé sur le campus entre dix et trente-cinq ans, en tant qu’enseignant-chercheur dans les domaines de la volcanologie, physique, de la paléontologie ou des mathématiques. Elles étaient présentes lors de la construction du campus et elles ont fréquenté des lieux floqués à l’amiante. Les mésothéliomes pleuraux ont été diagnostiqués en 2001 ou 2002. Quatre avaient présenté des plaques pleurales. »
Le Bulletin épidémiologique hebdomadaire de l’InVS (Institut de Veille Sanitaire) présente en ces termes le résultat d’une étude menée parmi le personnel du campus parisien de Jussieu.
Ces cas de personnes n’ayant pas eu d’autres contacts avec l’amiante soulignent, selon l’Institut « l’importance de l’impact sanitaire de la pollution passive à l’amiante des locaux de travail. »
Nous avions déjà évoqué (voir notre article) les délais importants qu’avait mis la France pour prendre en compte la dangerosité de l’amiante. Pendant longtemps les écologistes et les étudiants, de Jussieu notamment, avaient dû crier dans le désert.
L’InVS constate maintenant que, bien que l’exposition (notamment porfessionnelle) à l’amiante ait commencé à diminuer significativement dans les pays développés, l’incidence du mésothéliome ne diminue pas et même s’accroît dans la plupart de ces pays à cause de la latence prolongée de cette maladie (20-45 ans). Pour cette raison la maladie devrait connaître un pic dans les années 2010 - 2020.