Répudiation à la française

mercredi 16 mai 2007.par Philippe Ladame
 
Son mari n’en voulait plus, les autorités françaises l’expulsent.

C’est le Collectif des Libertés de Lorient (Bretagne sud) qui relate les faits dans un communiqué du 16/05/07.

« Il y a trois ans, Dounia Le Ny, jeune marocaine, épouse un breton rencontré par le biais d’une agence matrimoniale. Ils s’installent à Lorient fin 2004. Mais après deux ans de vie commune, son mari quitte le domicile conjugal.

Lorsque Dounia veut faire renouveler sa carte de séjour, la préfecture informée par le mari de la rupture de vie commune, refuse le renouvellement.

Fin janvier, les autorités lui ont notifié l’obligation de quitter le territoire français. Dounia a alors engagé un recours auprès du tribunal administratif de Rennes. Mais, alors qu’elle est parfaitement intégrée, qu’elle a un emploi et un logement, elle a été déboutée fin avril.

Mercredi 9 mai, elle est placée en rétention administrative à Lorient puis transférée en région parisienne. En appel, le juge des libertés de Versailles a accordé à Dounia une assignation à résidence de 15 jours pour lui permettre de préparer sa défense et son départ. Elle est rentrée à Lorient le samedi 12 mai.

Convoquée, mardi 15 mai à 8 h au commissariat, Dounia Le Ny a été arrêtée, escortée jusqu’à l’aéroport d’Orly et expulsée vers le Maroc. Le caractère expéditif de l’application de la décision d’expulsion ne lui a permis ni de prendre ses effets personnels, ni de prendre les dispositions concernant son emploi et son logement. »

Pour le Collectif, il s’agit là d’un considérable « recul des droits et des libertés », résultat de l’application inhumaine d’une loi inhumaine, la loi CESEDA « qui a d’ailleurs valu déjà une condamnation de la France par la Cour de justice européenne pour ses dispositions concernant les recours non suspensifs de décisions de justice. »

Dans un communiqué, les Verts du Pays de Lorient se déclarent « révoltés » estimant que « par cette expulsion, les autorités françaises instaurent, de fait, un droit de répudiation absolument indigne. »

Le Collectif appelle « tous ceux pour qui les droits de l’homme ont encore une signification » à se mobiliser, notamment autour d’une pétition et à participer à un rassemblement pour Dounia le 22 mai devant la sous-préfecture de Lorient.

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