Un nouvel aéroport pour le grand ouest ?

mercredi 29 novembre 2006.par Philippe Ladame
 
Le projet d’aéroport à Notre-Dame des Landes poursuit son chemin. L’enquête publique touche à sa fin.

Située au coeur du département de Loire-Atlantique, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Nantes, la commune de Notre-Dame-des-Landes est le site est envisagé depuis plus de 30 ans pour l’implantation d’un aéroport international.

En octobre 2003, le gouvernement a donné son accord au lancement des études en vue de la procédure de déclaration d’utilité publique de cet aéroport. Ce 30 novembre 2006 se clôt l’enquête publique (voir le site du "projet d’aéroport du Grand Ouest").

Les élus Verts de la région Bretagne ont publié la déposition qu’ils ont consignée dans le registre d’enquête.

Ils y expliquent les raisons de leur opposition au projet. C’est d’abord une opposition de principe : les Verts sont défavorables à tout développement du recours au transport aérien dans un périmètre de 1000 kms, lui préférant la mise en service généralisée de lignes ferroviaires à grande vitesse pour de telles liaisons.

Viennent ensuite trois raisons fortes qui éclairent et confirment ce refus de principe.

- Pour les élus Verts, ce projet constitue une menace pour l’équilibre territorial de la Bretagne. « Nous pensons que ce projet va créer une fracture entre l’ouest et l’est de la Bretagne. (...) La future plateforme multimodale de marchandises de Châteaubourg et la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ne feront qu’accentuer le phénomène de métropolisation autour des villes de Rennes et de Nantes sans que l’ouest de la Bretagne ne soit, lui, raccordé à ce réseau, » estiment les élus qui s’interrogent sur la capacité des aéroports existants à survivre, confrontés à la double concurrence de ce projet et de celui de trains à grande vitesse qui mettront,Brest et Quimper à trois heures de Paris, à l’horizon 2012.

- Deuxième raison de leur opposition, les élus Verts soulignent l’incompatibilité de ce projet avec les objectifs annoncés de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ils rappellent que « le coût environnemental direct du transport aérien est estimé 5 à 6 fois plus important que les autres modes de transport. » Ils dénoncent les trois scénarios présentés dans le dossier d’enquête publique en matière de prix du pétrole (60, 80 ou 120 $, en 2025), persuadés que les prix en seront sensiblement plus élevés et que, en conséquence, « la perspective commerciale de 4,5 millions de passagers en 2025 et de 9 millions en 2050 nous paraît démesurément optimiste. »

- Enfin, les Verts dénoncent un plan de financement « totalement sous-estimé » qui tait plusieurs travaux d’infrastructure que l’implantation d’un tel aéroport rendrait nécessaire et dont le financement n’est nullement évoqué.« Les contribuables bretons peuvent se préparer à ouvrir leur tirelire, tout cela au final pour satisfaire le puissant lobby de l’aviation. L’intérêt commun est totalement absent de ce projet, » expliquent-ils avant de conclure en demandant au commissaire enquêteur « d’émettre un avis défavorable sur ce projet « énergivore » qui ignore les enjeux du développement durable et notamment le problème du réchauffement climatique dernièrement à l’ordre du jour de la conférence mondiale de Nairobi. »

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