![]() |
Le Monde du 12/10/06 a publié les grandes lignes d’un rapport de l’office central de répression des trafics illicites de stupéfiants (OCRTIS), daté du 27/07/06, dont le journal a eu connaissance.
« La France et l’Europe sont plutôt efficaces dans la lutte contre les stupéfiants, assure Bernard Petit, patron de l’office. Sur le continent, on intercepte 90 tonnes de cocaïne sur les 250 estimées à l’import, et 1 000 tonnes de cannabis sur 3 000. Ce n’est pas rien ! »
Mais cet instantané ne dit pas les évolutions. Pour ce qui est de la France, le fait marquant semble être que, après plusieurs années de hausse constante (57,1 tonnes en 2002 ; 82,6 en 2003 ; 107,47 en 2004), les saisies de résine de cannabis ont sensiblement fléchi en 2005 (86,5 tonnes). Une tendance qui semble se confirmer pour 2006 puisqu’au premier semestre les saisies ont été de 30 tonnes, contre 55 en 2005 pour la même période.
Le quotidien explique que « l’approvisionnement se complique » du fait de la forte pression policière exercée sur l’axe principal du trafic de cannabis qui va du Maroc aux pays du nord en passant par l’Espagne mais aussi à cause de la diminution de l’offre marocaine (- 10%) due à la sécheresse et à la décision d’éradication du cannabis dans 12 communes du Rif.
L’article signale en revanche une augmentation de la consommation et du trafic de la cocaïne, confirmée par le docteur Frédéric Rouillon, président du conseil d’administration de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT).
« Le nombre d’usagers de cocaïne interpellés par les forces de l’ordre a aussi augmenté de 14,20 % (2 807 personnes), » explique le journaliste, qui estime qu’une sorte de capacité d’adaptation a « poussé des malfrats issus des cités à délaisser le cannabis au profit de la cocaïne. » Cela expliquerait que la hausse de 16 % des saisies de cocaïne par rapport à l’année précédente.
Mais le phénomène n’est pas seulement local et Le Monde évoque une orientation délibérée des trafiquants d’Amérique du Sud vers l’Europe où la marge est très attractive. « Les trafiquants obtiennent un kilo de cocaïne pour environ 300 ou 400 euros, puis le revendent en Europe entre 24 000 et 40 000 euros, selon l’Ocrtis, » rapporte le quotidien.