L’OMC prépare Hong Kong

samedi 15 octobre 2005.par Philippe Ladame
 
A deux mois du sommet de l’OMC, le "succès" n’est pas acquis.

Du 13 au 18 décembre, un sommet réunira, à Hong Kong, les dirigeants des 148 nations faisant partie de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce).

Il s’agira pour eux d’approuver les grandes lignes d’un accord multilatéral consistant à applanir les barrières commerciales, un objectif qu’ils s’étaient fixé, en 2001 à Doha.

Mais le nouveau dirigeant de l’OMC, Pascal Lamy, s’inquiète de la lenteur des progrès. Une nouvelle fois, il a insisté jeudi pour que les participants parviennent à surmonter au moins les deux tiers de leurs différends à l’occasion du sommet de Hong Kong, faute de quoi l’objectif de conclure le "cycle de Doha" d’ici fin 2006 ne pourrait être atteint.

Si les négociations portent aussi sur le commerce des produits industriels et des services, c’est surtout sur la question agricole que ça coince.

Les dernières propositions américaines de réductions de subventions ont été saluées par M. Lamy comme « une contribution politique significative » (source), mais les pays du G20, un groupe réunissant 20 pays en développement, ont jugé le plan américain "insuffisant parce que cela ne conduit pas à une baisse réelle" des subventions à l’agriculture (source).

L’autre frein réside dans l’attitude de la France qui estime que le négociateur européen, le commissaire européen au Commerce Peter Mandelson, outrepasse son mandat dans les discussions en cours concernant le commerce des produits agricoles.

Dans un article du 15/10/05, le Tageblatt explique que la ministre française du commerce extérieur Christine Lagarde s’était interrogée sur les chiffres avancés par le négociateurs européen en matière de "produits sensibles" (boeuf, sucre, ...)

« Sous réserve de vérification d’un certain nombre de chiffrages, il semble que le commissaire Mandelson, dans sa dernière proposition qui concerne notamment les produits sensibles, est allé à la limite ou au-delà de ce qui avait été fixé par une ligne rouge », avait dit la ministre.

Le problème est que, bien sûr, le négociateur européen n’a pas un mandat chiffré précis, mais des objectifs généraux à atteindre (par exemple, préservation de la PAC réformée ou encore parallélisme de l’effort de réduction des subventions entre l’UE et les Etats-Unis). D’où la nécessité qu’il soit en contact régulier avec ses mandants, ce qui n’a pas été le cas selon Mme Lagarde qui regrette qu’il n’y ait pas eu « de consultation suffisante » entre M. Mandelson et les Etats membres.

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