Il y a cinq ans, il avait beaucoup été question du "riz doré" que la firme Zeneca présentait alors comme une solution au problème de carence en vitamine A dans les régions pauvres du monde.

Ce riz transgénique avait servi d’emblème aux producteurs d’OGM pour faire valoir les bienfaits de leurs techniques, annonçant même leur intention de fournir gracieusement les plants du riz en question aux agriculteurs des pays pauvres.

Mais les choses en étaient à peu près restées là, notamment du fait que la quantité de beta-carotène (qui, dans certaines conditions, permet la fabrication par le corps de vitamine A) s’était avérée insuffisante.

Le sujet pourrait bien revenir dans l’actualité avec l’annonce par BBC News de la mise au point, par des chercheurs britanniques du groupe Syngenta, d’une nouvelle variété de riz produisant sensiblement plus de beta-carotène (jusqu’à 20 fois plus que les précédentes variétés).

Syngenta a annoncé son intention de mettre cette nouvelle espèce à disposition des centres de recherche des pays pauvres afin qu’ils puissent en entreprendre l’expérimentation.

La nouvelle sera probablement accueillie avec circonspection par beaucoup. De nombreux experts agricoles et écologistes considèrent en effet que la solution à la carence en vitamine A (qui participe gravement à de dramatiques problèmes de santé, entraînant en particulier la cécité) réside bien plus dans la diversification de l’alimentation, peu compatible avec l’extension de la mono-culture.

Comme le disait Steve Smith, chercheur de Syngenta, peu avant sa mort en juin 2003 : « Si l’on vous dit que les OGM vont nourrir le monde, dites bien que ce n’est pas vrai ... Nourrir le monde est une question de volonté politique et financière - ce n’est pas une question de production et de distribution ».